C’est à 20 ans, après avoir d’abord redoublé puis validé sa première année de médecine en Nouvelle-Calédonie que Graziella se tourne vers les aides proposées par Cadres Avenir afin de pouvoir poursuivre ses études en Métropole.

« J’avais déjà entendu parler du dispositif car j’avais travaillé en tant que JSD au passeport mobilité, qui fait partie du même GIP. J’ai donc postulé et grâce à mon choix d’études, j’ai pu intégrer le dispositif et bénéficier d’aide et d’accompagnement sur toute la période de mon externat».

 

L’université de la Nouvelle-Calédonie travaillant en partenariat avec l’institut Pierre et Marie Curie, c’est sur Paris que Graziella pose ses valises en 2007, et ce pour six ans.

« L’acclimatation à la vie en France, et surtout à Paris, a été très compliquée pour moi. J’ai mis plusieurs mois à m’intégrer et cela s’est ressenti sur mon année que j’ai par conséquent redoublée. Heureusement, Cadres Avenir, relayé par l’ACESTE Toulouse, m’a énormément aidé tout au long de ma transition et après. Au total j’ai eu trois tuteurs, tous très présents et à l’écoute que ce soit pour mes problèmes scolaires ou personnels».

 

Grâce au dispositif, Graziella a également la chance de pouvoir rentrer au pays une fois par an afin de se ressourcer auprès de sa famille.

« À l’époque, lorsque je suis partie, nous n’avions pas internet et tous ces réseaux sociaux qui rendent la communication plus facile aujourd’hui. Pour moi, c’était la cabine téléphonique et seulement quelques minutes au bout du fil car cela coûtait très cher. C’est pourquoi ces billets retour ont été très importants! Ils m’ont permis de rentrer me ressourcer auprès des miens et de reprendre du courage avant de repartir pour une année».

À la fin de sa sixième année, Graziella entame son internat en médecine générale à Lyon. Désormais salariée car rémunérée par l’hôpital où elle exerce, ce nouveau chapitre marque également la fin de son suivi par Cadres Avenir.

« J’ai commencé mon internat à Lyon, mais j’ai décidé de le terminer à Tahiti où j’ai intégré le service oncologie de l’hôpital du Taaone pour toute la durée de mon dernier semestre. Au final je suis restée cinq ans en Polynésie durant lesquelles j’ai exercé une année en hôpital puis le reste en libéral ».

 

Forgée par ses différentes expériences, Graziella revient au pays en 2020.

« À mon retour, j’ai de suite contacté Cadres Avenir car, comme mon contrat le stipulait, je devais cinq années à la Nouvelle-Calédonie en échange de ma bourse» . J’ai donc pu commencer à travailler très rapidement.

Graziella remplace d’abord une collègue médecin coordinateur dans une structure pour personnes en situation de polyhandicap, mais pas que! Elle effectue en même temps des remplacements en médecine générale ainsi qu’au CHS en service gériatrie, intervient en tant que médecin coordinateur dans une autre structure pour personnes en situation de handicap et s’occupe également de la vaccination du personnel du CHS.

« Je suis quelqu’un de très active et comme je ne sais pas toujours ce que je veux faire  exactement et où me fixer, je profite des opportunités qui se présentent à moi pour toucher à tout. C’est un métier difficile pour lequel j’ai étudié longtemps. On soigne des gens, on prend soin de leur vie. Il est donc impératif pour moi de trouver ce qui me correspond le mieux».

 

Le mot de fin

 

Aux prochaines générations d’enfants du pays, Graziella souhaite rappeler que malgré les difficultés que cela peut entraîner, il est intéressant de quitter la Nouvelle-Calédonie afin de pouvoir rapporter les expériences et connaissances acquises ailleurs, en prenant le temps nécessaire.

« Je suis persuadée que nous sommes tous capables et qu’il n’y a pas de limites à ce que chacun peut accomplir. J’ai mis plus de temps que d’autres à obtenir mon diplôme, j’ai eu un bébé entre-temps, j’ai déménagé à Tahiti et j’ai soutenu ma thèse il y a seulement deux ans mais aujourd’hui je suis là où je voulais être. Cette aventure, ce n’est pas une course. L’important c’est la destination! »