Mélia Tiavouane, originaire de Pouebo, n’a jamais eu de doute quant au métier qu’elle souhaiterait exercer plus tard. Adolescente déjà, alors qu’elle préparait un bac S au lycée de Poindimié, son parcours était tout tracé.

« Dès la troisième, je savais que je voulais devenir géomètre, car c’est le métier de mon papa et que j’étais émerveillée par les cartes et plans qu’il me montrait depuis toute petite. Je suis donc entrée au lycée avec cette détermination de partir me former en métropole pour pouvoir revenir au pays et prendre sa relève. »

Malgré sa volonté de fer, Mélia ne se sent pas prête à partir une fois son bac en poche. Bien décidée à ne pas rester les bras ballants, elle intègre à la place une licence d’informatique à l’Université de la Nouvelle-Calédonie.

« À la fin de ma première année, je me suis rendu compte que ça ne me plaisait pas et qu’il fallait que j’envisage une reconversion. À ce moment là je me suis dit, c’est maintenant ou jamais. Il faut que tu partes en métropole ou tu ne le feras jamais. »

Sans plus attendre, Mélia se tourne vers le dispositif de bourse de la province Nord et s’envole pour Lille en 2018 où elle intègre un BTS métiers du Géomètre Topographe et de la modélisation Numérique.

« Quand j’ai commencé mes études, j’étais la seule fille de ma classe. Ça ne m’a pas surprise car c’est un corps de métiers dominé par les hommes, mais ça n’a rien changé pour moi, et surtout ça ne m’a pas découragé, bien au contraire ! »

Pour finaliser sa formation de deux ans, elle revient au pays et y effectue un stage de trois mois. À l’issue de ce dernier, son tuteur lui conseille de poursuivre ses études et de ne pas se contenter d’un BTS, la persuadant ainsi d’enchaîner sur une licence en cartographie SIG (système d’information géographique).

De retour en métropole, Mélia dépose cette fois ses valises à Nancy. Au bout de six mois cependant, la chaleur lui manque et lorsque vient le moment de trouver un stage elle envisage de migrer vers le Sud de la France.

C’est à Montpellier, où elle habite encore aujourd’hui, qu’elle entre en tant que stagiaire à la CERC (cellule économique régionale de la construction) d’Occitanie. Satisfaits de son travail, ses responsables lui offrent un CDD d’un an en tant qu’assistante SIG, qu’elle accepte sans hésiter.

« De base, j’avais prévu de terminer ma licence et de rentrer en Nouvelle-Calédonie. Mais lorsque l’opportunité du CDD s’est présentée à moi, je l’ai saisie en me disant que ce n’était qu’une année et que je pourrais rentrer très vite. Finalement, ce n’est pas ce qu’il s’est passé. »

Durant son année au sein de la CERC, Mélia réalise qu’il lui manque quelques compétences en cartographie. Déterminée à rentrer au pays en étant au top de son domaine d’expertise, elle décide de se lancer de nouveau dans les études et s’inscrit, en 2022, à l’Université Paul Sabatier, en Master géomatique.

« C’est ici qu’a commencé mon aventure Cadres Avenir. Pour moi, ce programme était dédié aux personnes faisant de très grandes études, et je ne pensais pas être éligible. C’est en discutant avec une grande sœur, elle-même bénéficiaire, que je me suis rendu compte que je pouvais y prétendre. J’ai donc contacté une conseillère qui m’a dirigé vers le dispositif étudiant et en un rien de temps, j’ai pu me lancer dans mon nouveau cursus. »

Après une première année de Master réussie et prête à intégrer sa deuxième année, Mélia avoue apprécier le confort qu’apporte un accompagnement comme celui proposé par Cadres Avenir.

« Il y a un confort financier bien sûr, car la bourse que nous offre Cadres Avenir nous permet de nous concentrer sur nos études. Mais j’apprécie également l’accompagnement humain dont nous bénéficions. Mon conseiller ACESTE a très rapidement pris contact avec moi, m’a proposé de nombreuses fois des aides et tutorats si besoin et s’est même déplacé sur Montpellier pour rencontrer mon responsable de formation. Je me sens vraiment soutenue ! »

Le mot de fin

À travers son parcours plein de rebondissements, Mélia a toujours mis un point d’honneur à développer des compétences bénéfiques au développement de la Nouvelle-Calédonie.

Ses différentes formations en tant que géomètre, cartographe et géomaticienne lui permettent de travailler dans l’urbanisme, l’aménagement et surtout dans l’environnement, domaine qu’elle affectionne tout particulièrement.

« Je ne perds pas de vue mon but final qui est de revenir au pays et de mettre à contribution tout ce que j’aurais appris durant mes études. Pour moi, l’environnement est un sujet prioritaire pour une île comme la nôtre, et je souhaite vraiment pouvoir participer au développement responsable de mon pays. »