Après l’obtention de son Bac technologique en sciences informatiques en 2013 au lycée Blaise Pascal, Joseph décide de se lancer dans la vie active plutôt que de continuer à étudier. Après plusieurs petits boulots, il intègre en 2014 la compagnie Prony Ressources, à l’époque VALE, en tant qu’opérateur de procédé hydrométallurgique.
“ Je suis resté cinq ans et demi chez Vale et j’y ai occupé plusieurs postes jusqu’à devenir émetteur de permis. C’est en travaillant là-bas que j’ai développé un intérêt tout particulier pour le domaine de l’hygiène, sécurité et environnement (HSE), et c’est ce qui m’a poussé, à terme, à partir en Métropole. ”
Pendant trois ans, Joseph s’informe sur les possibilités de reprise d’études et s’intéresse tout particulièrement au programme Cadres Avenir qu’il conclut être sa meilleure option, en termes d’accompagnement logistique, personnel et financier.
“J’ai postulé une première fois au programme Cadres Avenir, mais je n’y ai pas donné suite car je n’étais pas encore prêt et que je ne voulais pas forcer le destin. Ce n’était tout simplement pas le moment. Un an plus tard, j’ai postulé à nouveau et c’est là que mon aventure a commencé.”
Une fois sa candidature acceptée, tout s’enchaîne pour Joseph qui entame sa remise à niveau tout en terminant son contrat chez Vale. En Septembre 2019, il pose les pieds en Métropole pour la première fois et intègre une prépa scientifique à l’Université de Pau et des pays de l’Adour.
“L’arrivée en Métropole, c’était une découverte, et ça l’est toujours 4 ans plus tard. Bien sûr en ce qui concerne mon adaptation j’ai eu des hauts et des bas, comme tout le monde, mais de manière générale je le vis bien. Je suis accompagné par l’ACESTE de Toulouse ici et via mes alternances, j’ai pu découvrir de nombreuses villes et rencontrer des gens différents. J’ai aussi rejoint une équipe de rugby ici sur Auch, ce qui m’a permis d’élargir mon cercle social.”
En 2020, Joseph rejoint l’IUT Paul Sabatier, sur le campus de Auch, et intègre un Bachelor HSE durant lequel il effectue des alternances en tant qu’animateur HSE au sein de grandes entreprises telles que Lauak, spécialisée dans le domaine de l’aérostructure et Gerblais, spécialiste de l’agro-alimentaire.
“L’alternance, c’est une plus-value dans une formation et je pense que c’est un bon compromis pour des gens comme moi, en vie active, qui décident de reprendre leurs études. Cela nous permet de garder un pied dans le milieu professionnel, et de faire un lien entre la théorie et la pratique. Ce statut est d’autant plus intéressant pour nous, ultramarins, qui n’avons jamais travaillé en métropole, car il nous permet également de développer un carnet d’adresse solide au sein d’entreprises de renommée mondiale, et de nous ouvrir des portes sur l’international.”
Pour la suite de son parcours, Joseph a choisi d’enchaîner en 2024 sur un double Master HSE et énergies renouvelables. Une décision qu’il n’a pas prise au hasard puisque ces domaines d’expertises lui permettront de développer le projet qu’il avait présenté en 2019 au jury Cadres Avenir et qui lui tient toujours à cœur aujourd’hui.
“Pour moi la transition énergétique et l’HSE sont des spécialités d’avenir qui iront de pair dans l’avancée de tous les domaines, qu’il s’agisse d’aéronautique, d’agro-alimentaire ou autres. Mon but, c’est de pouvoir rapporter ces connaissances en Nouvelle-Calédonie.”
Mué par cette volonté de préparer le territoire aux évolutions futures et motivé par sa soif de connaissance, Joseph prévoit également de suivre des formations dans les domaines du nucléaire et de la gestion des risques bactériologiques avant son retour au pays.
En parallèle de ses études, le jeune homme est également référent pour la Maison de la Nouvelle-Calédonie sur la ville d’Auch et ses alentours. Sa mission est d’accueillir les jeunes du pays et de les aider dans leurs démarches administratives et leur intégration.
“J’ai eu la chance d’être accompagné par Cadres Avenir pour mon arrivée en Métropole, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Et quand je pense aux jeunes de chez nous qui débarquent dans des grandes villes comme Paris ou Toulouse, je me souviens d’à quel point cela peut être déroutant. Alors si je peux les aider, je le fais car pour moi c’est ça l’esprit océanien, c’est cette culture de l’entraide.”
Le mot de fin
Passionné par le domaine dans lequel il étudie et bien décidé à accumuler un maximum de connaissances avant de quitter la Métropole, Joseph ne s’avance pas sur sa date de retour en Nouvelle-Calédonie et espère pouvoir vivre de nombreuses expériences d’ici là.
“J’arrive bientôt sur la fin de mon cursus, mais si des opportunités d’apprentissage supplémentaires se présentent, je les saisirai. Bien sûr, le pays me manque, mais ce qui me réconforte c’est de me rappeler que cette vie, je l’ai choisie et que chacun de mes choix me rapproche de la réalisation de mon projet. Je suis là pour une raison et je ne perds pas mon objectif de vue. Je veux aussi montrer aux jeunes que, qu’importe votre profil ou votre parcours, nous avons tous notre pierre à apporter à l’édifice.”